Un mac à la Sorbonne : Dennis Hof re-ouvre le débat sur les maisons closes

un article pour Entendre | publié le 9 mars 2015

Un propriétaire américain d’une maison close légale va prendre la parole à la Sorbonne le 11 Mars et explorer des emplacements d’ouverture à Paris.

BR-exterior

Dennis Hof est le propriétaire de la maison close légale, Bunny Ranch, à Carson City au Nevada, et il prendra la parole à la prestigieuse université de la Sorbonne le 11 mars pour débattre de la légalisation de la prostitution.

Le sujet sera la série au succès fracassant « Cathouse » de HBO, la maison close Bunny Ranch de Hof  qui célèbre ses 60 années d’activités en conjonction avec la sortie, le 17 mars, de son autobiographie « The Art Of The Pimp » (l’art d’un souteneur), publiée par ReganArts (comprenant une bande dessinée intercalée en couleurs de 32 pages, ReganArts.com). Le Bunny Ranch est l’une des sept maisons closes légales que Hof possède dans l’État.

Hof s’est déjà exprimé sur le sujet à l’institution d’Oxford University en Angleterre et au Trinity College en Irlande. Le sulfureux homme d’affaires estime que le moment est venu pour la France de s’inspirer de sa propre histoire et d’élargir son approche progressive par rapport au plus vieux métier du monde.

« La France bénéficie d’une culture qui est plus tolérante que la mienne par rapport à la légalisation de l’industrie du sexe, elle ferait bien de se souvenir de la richesse de sa propre histoire à l’époque où Napoléon supervisait la réglementation rentable de plus de 180 maisons closes à Paris seulement. L’inspection bihebdomadaire de toutes les prostituées est un modèle de santé que nous suivons encore à ce jour au Nevada avec des inspections médicales hebdomadaires et des tests sanguins mensuels. L’économie française a prospéré pendant cette période, et l’activité criminelle associée à l’industrie du sexe a été supprimée. Ces résultats se reproduisent, 200 ans plus tard, dans l’exemple du Nevada d’aujourd’hui. Je vais en voyage à La Sorbonne pour annoncer mon intention de viser à obtenir une licence pour ouvrir un Bunny Ranch à Paris, et de rétablir pleinement la culture française à une époque où elle était un exemple dans le monde entier par rapport à son approche de la légalisation et la réglementation de la prostitution ».

Hof sera à Paris avec sa petite amie Krissy Summers (une cheerleader de l’University of Michigan qui est devenue une prostituée du Bunny Ranch)

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12 Réactions

Napoleon a abdiqué voila juste 2 siecles.
Nous demandons a monsieur Hoff de faire de meme avec son projet.
Non seulement la France ne rouvrira aucun bordel mais elle espere ruiner tous les entrepreneurs comme monsieur Hoff.
Nous penaliserons desormais rapidement les hommes qui pourraient encore s ‘illusionner a croire que l argent permet impunement d acceder au corps d autrui pour y assouvir une quelconque pulsion sexuelle.

Non seulement Napoléon a du abdiquer, mais son auto couronnement d’empereur a montré combien il était vaniteux, minable, cruel et sans scrupule ; il a mené la France à sa perte, s’est retrouvé exilé…et avait rétabli l’ESCLAVAGE. Voilà donc le but avoué d’Hoff : rétablir l’esclavage ! Nous faire revenir 200 ans en arrière ! Avec le Ku Klux Klan aussi en toile de fond ?
En France le proxénétisme est interdit ! Donc, comment la France peut-elle s’abaisser à laisser venir un pro-esclavagiste sexuel, hors la loi sur son territoire ? Comment la Sorbonne peut-elle laisser la parole à un tel individu pour qu’il manipule les jeunes par des affirmations historiques erronées ? (on sait la liberté en maison CLOSE : des femmes surexploitées qui doivent donner au moins la moitié de leurs « gains », non libres mais sont obligées de dormir sur place et de se soumettre de jour comme de nuit, ce qui renforce leur esclavage. Aucune activité criminelle liée à l’ INDUSTRIE (travail à la chaîne comme son nom l’indique) du sexe n’a été éliminée, bien au contraire…

Dans les années 1990, on posa la question à d’anciennes prostituées: Faut-il rouvrir les maisons closes ? Toutes étaient contre, même révoltées et sortirent de leur gond : « On va créer un proxénétisme industrielle dont les prostituées ont eu du mal à se défaire » « En 1946, les maisons closes c’était des lieux de contamination. () j’ai vécue [les maisons closes], c’est une chose affreuse, affreuse, c’est une prison” » (Enquête sur la prostitution à Paris – Archive INA, 1990/06/17 journal TV. Reportage montrant comment les prostituées réagissent à la déclaration de l’ancien ministre de la santé, Michèle Barzach)
http://www.youtube.com/watch?v=-No5JtkkhTo

« les maisons closes ? C’est le pire : de l’abattage en milieu fermé. Et ça entretient le proxénétisme. » dit Ulla. la pasionaria de la révolte de Lyon de 1975.
http://8mars.info/ulla

Hohmann, commissaire principal et directeur du service d’enquête sur la prostitution depuis 14 ans à Stuttgart : « 95 à 97% des personnes prostituées en Allemagne ont un proxénète. Les femmes sont victimes, mais elles ne témoignent pas. A chaque fois qu’une femme sort en courant du placard avec un oeil au beurre noir, elle vous explique : « Ce n’est pas un proxénète, c’est mon ami ! Je lui donne mon salaire avec plaisir !» nous avons ici à faire majoritairement à des femmes apeurées et contraintes la prostitution par des proxénètes.() La légalisation de la prostitution est une ERREUR décisive » (« Emma », 2011 « Die Zuhälter baden doch in Schampus! » )

Et pourquoi pas ? Tout le « monde » y gagnera et en premier L’ÉTAT ,taxes diverses ( TVA,Impôts,droits sur société,dames de compagnie imposable aussi) , moins de crimes sexuels dans les rues ( les pervers et divers autres personnes refoulées sexuellement) , les Suisses ont des dames de compagnie pour les personnes invalides et c’est tout à fait Légal. Belgique, PaysBas ont les vitrines, l’Allemagne les Éros-Center , Suisse et Espagne ont les maisons closes et en France……les petites annonces sur internet (+ clients et prostituées verbalisables)

Non, vous faites erreur. Les seuls qui y gagneront, ce sont les proxénètes. Le système prostitutionnel, qui commercialise des femmes (et des enfants et quelques hommes), est un marché qui se chiffre en milliard de dollars (fondation SCELLES). Il s’agit d’un des commerces illégaux les plus importants de la planète Il est même le troisième commerce illégal le plus lucratif au monde, derrière ceux de la drogue et des armes.
Pour les femmes prostituées, les maisons closes sont des lieux où les violences sont concentrées, organisées et cachées : voir le dossier du Spiegel. Les femmes prostituées sont soldées, exploitées, le port du préservatif est laissé au choix du « client », les aides à la sortie sont rabotées puisque c’est un « métier », les proxénètes sont des patrons comme les autres.
Cela porte préjudice également aux femmes non prostituées, puisque le modèle réglementariste institutionnalise l’idée que le désir sexuel d’une femme n’est pas nécessaire pour qu’un rapport sexuel ait lieu : celui de l’homme suffit. Quelle régression dans les droits des femmes !
Les hommes clients de la prostitution ne gagnent que quelques moments de jouissance mécanique et un sentiment de supériorité sur les femmes. Et perdent le meilleur de la relation sexuelle : le partage et le plaisir du plaisir de l’autre.
Quant aux hommes qui ne sont pas clients prostitueurs, ils doivent supporter le fait d’être automatiquement soupçonnés de l’être parce qu’ils sont des hommes !
La pénalisation de l’achat d’actes sexuels est une loi juste et humaniste que doit adopter une société qui dit travailler à l’égalité entre les citoyens et les citoyennes.

Très belle réponse.
J’apprécie en particulier l’argument: « Les hommes clients de la prostitution ne gagnent que quelques moments de jouissance mécanique et un sentiment de supériorité sur les femmes. Et perdent le meilleur de la relation sexuelle : le partage et le plaisir du plaisir de l’autre.  »
J’ajouterais que la conscience de cette perte (qu’ils nient parce qu’elle est forcément douloureuse) constitue en soi une frustration qui ajoute de la rancoeur et cette rancoeur entretient une agressivité envers les femmes.

« Quant aux hommes qui ne sont pas clients prostitueurs, ils doivent supporter le fait d’être automatiquement soupçonnés de l’être parce qu’ils sont des hommes ! » ce qui est humiliant en effet et doit provoquer une sensation qui doit approcher celle que connaissent les femmes lorsqu’elles sont harcelées par de lourdes manoeuvres de « drague ».

La France vota la loi Marthe Richard en 1946 pour la fermeture des maisons closes car elles étaient des repères du crime organisé, de trafics en tous genres, des lieux de violence et d’insécurité et qu’elles accroissaient la prostitution et la traite en créant l’occasion. Dès les années 1920, Colmar, Strasbourg, Nancy… avaient de leur propre initiative fermé leurs maisons closes pour ces raisons, et ce bien avant la loi M Richard de 1946.
Exactement comme Amsterdam aux Pays Bas contraint de fermer ses maisons closes car elles sont devenues le repère du crime organisé ; le rapport WODC (2011) admet que la moitié des demandes de permis ont un dirigeant voir plusieurs issus du milieu de la criminalité. « 50 À 90% des personnes prostituées du secteur légal hollandais sont sous la contrainte » (Police National Néerlandaise (KLPD), Service d’Investigation Criminel, July 1, 2008, p 13-15).

Job Cohen, maire d’Amsterdam de 2001 à 2010 dans une interview accordée au New York Times déclara: « Les petits criminels du milieu cèdent la place à des organisations criminelles de grande envergure impliquées dans la traite des êtres humains, le trafic de drogues, des meurtres et d’autres crimes ». En 2011, le maire adjoint d’Amsterdam, Lodewijk Asscher, déclarait que la légalisation était une « erreur nationale» et que le gouvernement avait été « gravement naïf ». « Nous avons réalisé que c’est devenu pire. La légalisation n’a servi qu’à couvrir la traite des êtres humains » (Marijke Jansen-Shahsavai, conseiller municipal). .
Depuis 2008 Amsterdam rachète et ferme à grands frais les bordels du Red Light Distric qu’elle considère maintenant comme un lieu d’esclavage moderne. (Le monde, Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution, 2011/12/23)
http://www.lemonde.fr/…/pays-bas-flop-de-la…

Louise Fokken (50 ans de prostitution à Amsterdam avec sa soeur), explique que : « Les femmes venues de l’est ne se connaissent plus, ne se parlent plus et les bordels sont aux mains des mafias étrangères » et sa sœur Martine:  » La légalisation n’a jamais fonctionné. Ce fut juste mieux pour les proxénètes  »
(Window Brothels Get the Red Light, Julie Bindel, October 2012, p4)

En Juillet 2013, la mairie a reçu l’autorisation de poursuivre la fermeture des bordels, et 26 autres vitrines devraient bientôt disparaite. (dhnet.be, 31 juillet 2013)

La Sorbonne est pitoyable de laisser un proxénète faire son discours devant les élèves. Pour défendre son gagne pain immonde basé sur l’exploitation de femmes sans argent, sans études, souvent victimes d’abus dans leur enfance.
Même avec des lumières roses, son business reste glauque.

Qui viendra contredire ce type?
Va-t-on inviter d’anciennes prostituées? Celles qui ont pu s’en sortir et on arrêter de se voiler la face sur l’oppression, l’exploitation de leur corps qu’elles ont subies grâce à ce commerce qui enrichit souvent des hommes, les proxos?

Cet article est également pitoyable par son manque de mise en perspective, mais on a l’habitude avec le journalisme moderne réduit au niveau zéro de la réflexion.

je suis prostituée occasionnelle et j’en suis très contente. Je serais très heureuse d’avoir un endroit « sur » où exercer comme en Suisse. je pêche sur internet mais est-ce que vraiment vous pensez qu’un sous-bois est un endroit préférable ou plus « humain » ?

un débat contradictoire?
Julie Bindel, la contradictrice de Dennis Hof n’est pas venue, pas pour « raisons familiales » mais parce qu’elle devait payer cette invitation à débattre de sa poche
http://angrywomenymous.blogspot.fr/2015/03/la-prestigieuse-sorbonne-se-dequalifie.html#comment-form
…certes tout comme Hof d’ailleurs, mais quand on possède des « bunny ranch », ça rapporte et on peut facilement se déplacer pour faire un peu de prosélytisme pro-prostitution, SANS CONTRADICTRICE, encore plus easy! Bindel n’a pas les thunes, Hof oui, dommage pour elle, pour le débat et les femmes en passant!
Et la Sorbonne qui se contente d’un petit panpan culcul envers l’assoc étudiante « débat en Sorbonne » d’organiser un « débat contradictoire » sans partie contradictrice.
Le mal est fait : envers ce qui reste d’institution académique, de la perversion irresponsable de laisser s’organiser un tel débat dans de telles conditions lors d’une manifestion « pour » les femmes,
HONTE À CETTE INSTITUTION.
« ÉTUDIER » POUR se faire si sordidement remplir le crâne? He la Sorbonne… vous avez qu’à ouvrir un master pensée d’égout mention obscurantisme régressif , ça correspondrait mieux à vos compétences.

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