L’artiste Laetitia Lescher, collages, symboles et cadavres exquis

Notre invitée, Laetitia Lescher est une fille de sa génération, slasheuse revendiquée. Ainsi le jour, elle travaille dans la pub, au sein de l’agence Publicis… et la nuit, le week-end, et chaque minute libre, c’est une artiste d’art contemporain qui réalise des collages aux accents mystiques. Découverte.

Sa vocation, Laetitia Lescher l’a eue en fac d’arts plastiques. « Les profs nous demandaient de réagir sur des thèmes à notre manière. Au début, je regardais les autres, on se copiait tous mutuellement dessus (rires). Et puis, à un T.P. où je feuilletais un magazine, j’ai commencé à découper les images et à les assembler. J’ai répondu au thème qu’évoquait le prof, sans même m’en rendre compte. Ce dernier a été bluffé par le collage. Tout a commencé comme ça… »

Laetitia Lescher est une artiste généreuse. Pour elle, l’art doit sortir des galeries pour rencontrer les gens…  et propose à chacun de vivre une expérience artistique avec elle. Si vous vous sentez l’âme poétique ? Développez votre 7eme sens dans les ateliers de collage de Laetitia « dis moi quelle image te parle » – parfois moins cher qu’une psychanalyse !

 » J’organise tous les mois des ateliers de créations basés sur la technique du collage. Ces ateliers, au-delà de l’aspect ludique, sont  aussi des moments de pure liberté, pour exprimer ce qui sommeille en vous, ce qui vous touche et ce qui vous caractérise. A la fin de chaque atelier, vous repartez avec votre état d’esprit du moment tel un instantané. »

Les prochaines dates ? le 30 mai et le 27 juin

prix : 60e

inscription par mail à cette adresse : ll@laetitialescher.com

La symbolique

Elle tient un rôle important dans les tableaux de Laetitia Lescher. Ses œuvres sont autant de cadavres exquis visuels sur lesquels on peut méditer à l’envie.

« Il y a eu deux périodes dans mon travail. Au début, je réalisais des tableaux dans l’air du temps qui s’inscrivaient dans les tendances. Leurs formes étaient très torturées. Maintenant je les vois plus comme des poésies, des rébus. Je vais vers des images plus intégrées qui pourraient être une photo… Cette dernière paraît irréelle, mais elle aurait pu être prise. J’ai travaillé beaucoup avec des symboles, notamment avec les papillons, le symbole de la transformation. Là je travaille avec les animaux … avec leurs messages spécifiques. Lorsque tu vois des araignées tout le temps, ça veut dire quelque chose ! J’aime la symbolique et j’en met partout. Certains voient les signes au premier coup d’œil, d’autres après… L’important, ce sont les émotions qu’ils vont générer ».

Le collage, parent pauvre de l’art contemporain ?

« Le collage n’est pas tout le temps considéré comme un art noble. Mais la photo ne l’était pas non plus il n’y a pas si longtemps donc ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est le message que tu veux faire passer, pas la technique. Je suis à l’aise avec les images car je fais partie de cette génération qui a tout le temps été abreuvée d’images. Je travaille aussi dans la pub et le visuel est là aussi la base de mon métier.

Comment « chercher » les images ?

« Je ne cherche pas l’iconographie. C’est plus des pulsions. Je vois une photo, je la garde dans un coin et je vais trouver celle qui va « aller avec » 6 mois plus tard… C’est comme si j’avais une banque de données d’images dans ma tête. Je me souviens de tout. Je peux réfléchir sur une création pendant 1 semaine ou 6 mois. Il n’y a pas de modèle. Je sais juste qu’à la fin, je livre une partie de moi mais je ne sais pas d’où elle vient. D’ailleurs, c’est assez bizarre mais une fois que j’ai fini mes tableaux, c’est comme si ils ne m’appartenaient plus. J’ai envie qu’ils voyagent, qu’ils vivent chez les autres… Ca ne doit pas être une œuvre d’art qu’on doit encadrer. »