L’invitée de la semaine : Marie France, une égérie française underground

un article pour Entendre, Voir | publié le 1 décembre 2014


La nuit

ALCAZAR

Marie France dans son show à l’Alcazar

Reine des nuits parisiennes pendant la période mythique des années « Palace », Marie France revient sur son rapport à la nuit et au nightclubbing.

«  La nuit m’a fascinée parce que j’y ai trouvé le regard des autres, des hommes comme des femmes. Je me faisais belle pour sortir. On me regardait. On parlait de moi et ça me plaisait. J’ignorais à quel point c’était à double tranchant car la nuit est le royaume des illusions. On m’a promis tant de choses … qui s’évaporaient le jour venu.  Mais j’y étais heureuse parce que les gens tombaient amoureux, leurs yeux se fixaient sur moi et ça me suffisait. Après mon enfance solitaire et si confuse, tous ces regards et l’intérêt que je suscitais chez les autres me réconfortait, me grisait.

Je me souviens du regard plein de désir de Jimmy Hendrix, des avances sensuelles de Keith Richard, des douces attentions de Gainsbourg, de la cour assidue d’Aristote Onassis … Mais à toutes ces célébrités, j’ai préféré les yeux bleus d’un garçon inconnu rencontré à mes 18 ans lors d’une petite fête dans un appartement de la rue d’Amsterdam. Il était très rieur et sexy, semblait être en couple avec une très jolie anglaise mais il n’eut d’yeux que pour moi quand je suis apparue dans ma première robe à fleurs. Nous ne savions comment échapper à cette charmante assistance, et c’est sur le balcon au clair de lune que je suis tombée dans ses bras, attirée comme un aimant.  Mon premier baiser, et ma première histoire d’amour, elle dura plusieurs saisons…

Aujourd’hui tout cela restent de jolis souvenirs.  Je ne suis plus boulimique des sorties nocturnes comme je l’étais, je ne sors qu’occasionnellement, entourée d’amis que je choisis, mais je continue mon voyage de la séduction tous les soirs sur la scène du Comedia devant un public qui comble mon désir de plaire..

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