L’invitée de la semaine : Marie France, une égérie française underground

 cover de l’album 39° de fièvre (2000)

Marie France a toujours préféré  au confort l’intransigeance des groupes de punk et l’intégrité artistique aux choix monétaires tendance théâtre de boulevard. Des choix tranchés, des décisions prises seulement avec le cœur qui la placent aujourd’hui au panthéon des idoles underground française. Elle nous fait l’honneur de se raconter pendant toute une semaine et vous pouvez la retrouver en vraie sur scène pour le spectacle Mugler Follies au Théâtre Comedia.

(day 1) Oran, l’Algérie : à la recherche de la lumière

Lorsque j’étais enfant, aussi étonnant que cela puisse paraître, j’étais un petit garçon, j’ai d’ailleurs été la première à être étonnée car je n’avais rien en commun avec les autres petits garçons, je rêvais chaque nuit de me réveiller comme les autres fillettes,  avec des nattes, des rubans et des jupons de dentelles. Hélas, je n’avais même pas le droit aux poupées mais à d’horribles petits soldats de plomb…  J’étais continuellement dans les nuages et mon seul échappatoire était les images de starlettes que je découvrais dans Cinémonde (les revues de cinéma des années 50’s, nldr) ou les affiches évocatrices de Brigitte Bardot qui illuminaient les murs de la ville.

J’étais en extase devant  ma marraine qui avait de faux airs de Marlène Dietrich. Ma jolie maman était aussi un modèle qui me faisait rêver…  Yves Saint Laurent tout comme moi d’Oran, débutait sa carrière chez Dior et j’en étais très fière. Il m’inspirait beaucoup et je passais mon temps à dessiner des modèles de robes et des femmes à la craie dans ma cour, ou sur mes cahiers d’école…

Lorsque j’ai eu 10 ans, j’ai entendu parler d’une merveilleuse créature de rêve prénommée Coccinelle (première transsexuelle à devenir complètement femme en 1956, nldr). J’ai compris alors qu’un jour je pourrais moi aussi choisir ma vie, me réaliser, rencontrer l’amour, la lumière et la liberté.

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