L’invitée de la semaine: Jeanne Damas, du blog au grand écran

Jeanne Damas a un parcours de bloggueuse hors du commun: d’un tumblr à l’âge de 13 ans, elle est aujourd’hui l’image de « la parisienne » dans le monde et a même créé sa propre marque, Rouje, et sort un livre intitulé A Paris (co-écrit avec Lauren Bastide). Tout au long de la semaine, on reviendra avec elle sur son succès et comment un blog peut changer une vie.

« A PARIS » – Jeanne Damas & Lauren Bastide. from nina.koltchitskaia on Vimeo.

Comment avez vous choisi les 20 femmes de votre livre, A Paris?

Il n’y avait pas vraiment de règles. Au départ, je n’avais même pas envie d’écrire un livre… C’est plus toutes mes photos que j’ai fait depuis 6 ans que j’avais envie de regrouper. De parler de la parisienne, je trouvais ça super cliché. Surtout que les journaux m’appellent tout le temps « la parisienne »…. J’avais envie de montrer ma vision : des femmes qui m’inspiraient à Paris car « la parisienne » ne peut pas se réduire à une seule femme. Pour les trouver, il n’y a pas eu vraiment de règles. Ce sont des femmes que nous connaissions Lauren et moi, des amis d’amis, mais aussi des femmes que nous avons rencontré par hasard dans des cafés, dans la rue ou même sur twitter.

D’ailleurs, on s’attendrait à un livre sur Jeanne Damas, qui donne ses conseils de Parisienne mais vous parlez très peu de vous…

Je n’avais pas du tout envie de faire un livre sur moi. Je sais que c’est surprenant mais tant mieux ! Je donne juste mes adresses dans des annexes, qui s’appellent « notre paris ». C’est d’ailleurs assez paradoxal parce qu’on voulait casser les clichés avec ce livre, mais on s’est rendu compte en parlant que certains plans que nous donnions pouvaient paraître clichés… et pourtant, c’était bien notre façon de vivre.

Les gens te demandent souvent tes bonnes adresses ?

Oui, et je les donne facilement. Mais on me demande aussi souvent quel est le secret du style de la parisienne… Et évidemment, c’est complètement cliché. Moi, ça m’arrange que les journaux m’appellent « la parisienne » car ça me fait travailler : c’est pour cela qu’autant de marques veulent shooter avec moi, je pense. Je vis à Paris, c’est tout. Les parisiennes sont toutes différentes. Qu’est-ce qui nous rapproche toutes et pourquoi ce mythe ? Elles ne sont pas plus stylées que les londoniennes ou les new-yorkaises ! Mais pour moi, ce qui rend les parisiennes les plus belles, c’est Paris. Cette ville fait tellement rêver dans le monde : elle nous embellit, elle nous habille, elle nous donne son allure !

Du blog au livre, c’est un parcours incroyable…

J’ai eu un parcours atypique, c’est vrai. Je suis heureuse de tout ce qui m’arrive. Quand j’ai créé un timblr à 13 ans, ce n’était pas calculé… Je ne me disais pas que j’allais devenir connue. C’est juste que j’aimais faire des photos et les partager. Ca a marché d’abord dans les collèges parisiens, et puis il y a eu le bouche-à-oreilles et ça a pris… Au point que Comptoir des Cotonniers m’a contacté alors même que je n’étais pas connue ! Mes parents n’étaient pas du tout dans ce milieu. Ils tenaient un restaurant, le square trousseau. Je pense que c’est l’intérêt de mon parcours : montrer aux gens que tu peux aller n’importe où, grâce aux réseaux sociaux. C’est ouvert à tout le monde. Chacun peut voir ton travail… Après évidemment, il faut que ça intéresse les gens. C’est cela qui est passionant dans notre génération : on peut casser les codes et se re-inventer au quotidien. Mon parcours, c’est ça : je me suis inventée toute seule, sans m’en rendre compte vraiment d’ailleurs. C’est un autre point commun des femmes du livre : elles ont toute re-inventés leurs vies, fait des choix. Elles sont toutes très libres. Et c’est également des traits de caractère de Parisienne. Paris est une ville où les femmes ont la liberté d’assumer leurs vies, leurs choix, leurs amours, avoir des enfants à l’âge qu’elles veulent…

Pages : 1 2