Macaulay Culkin, Chloe Sevigny, Marilyn Manson réunis dans un bain de sang disco

un article pour Voir | publié le 11 juillet 2016

Été + VOD: deux mots magiques pour se revoir des classiques de ciné… comme Party Monster. Bien avant les Pop Stars et autres Anges de la Téléréalité, Michael Alig a tout sacrifié pour vivre une vie de paillettes. Manipulations, sexe, drogues et pour finir un meurtre, sa vie a fait l’objet l’objet d’un film, Party Monster en 2003.

Je veux dormir toute la journée, et faire la fête toute la nuit

Party Monster s’inspire d’un fait réel et raconte l’histoire de Michael Alig (Macaulay Culkin), une personnalité des nuits new-yorkaises du début des années quatre-vingt-dix. Celui-ci inventa l’identité outrancière des club kids de New York, les stars du clubbing de la grosse pomme dans les 80’s, et par sa forte personnalité, manipula tout son entourage, même son meilleur ami, James St. James (Seth Green). Il pensait être devenu une star, pouvoir tout se permettre, même commettre un meurtre (celui de son dealer), l’avouer à la télé et échapper aux forces de l’ordre… Contrairement aux apparences, Party Monster n’est pas un film sur le clubbing à New York, il y a d’ailleurs très peu de scènes de fêtes. Le script tourne plutôt autour de la relation entre James et Michael, les deux meilleurs amis, « leur co-dépendance et leur combat pour se dominer l’un l’autre » précise Barbato, l’un des réalisateurs. Il poursuit, « ce qui est le plus dérangeant (dans le film) est le manque total de moralité. Michael ose vivre tous nos fantasmes… mais regardez ce qui arrive. Cette histoire est un film triste, même si il est habillé pour faire la fête. » À la fin, il n’y a d’ailleurs pas de winner ou de looser. Juste un rêve qui s’écroule.

Pour donner corps aux personnages, il fallait un casting à la hauteur de leur démesure. Des gens qui ressentent dans leur chair cet impérieux désir de vivre dans la lumière, dans un monde glossy et sexy. Et qui mieux que des ex-enfants stars, revenus de tout, peuvent comprendre cela ?

Enfant star d’hier, underground d’aujourd’hui

Macaulay Culkin, le héros de la série des Maman, j’ai raté l’avion, s’est donc imposé naturellement pour incarner Michael, le personnage central. Star à quatre ans, Hollywood le considère fini dès les premiers signes de la puberté venus. Il va alors accumuler les aventures sordides : le divorce de ses parents — où son père va tenter de lui voler sa fortune de 30 millions de dollars —, un mariage à 17 ans pour divorcer deux ans plus tard, une amitié controversée avec Michael Jackson et pour finir, une période d’agoraphobie totale… Ce rôle d’organisateur de soirées pour stars déjantées lui permet de casser définitivement son image de gentil garçon et de mettre à profit ses années noires.

Chloe Sevigny, Marilyn Manson…

Pour jouer son meilleur ami, on choisit Seth Green, a.k.a. Scott Evil, le fils du Dr. Evil dans Austin Powers. Il débute le cinéma à l’âge de dix ans et n’est jamais sorti du milieu, mais sans jamais avoir vraiment réussi à percer. Son seul rôle notable étant par la suite dans Buffy contre les Vampires.  Natasha Lyonne joue Brooke dans le film. A l’époque girlfriend d’Edward Furlong (l’ado de Terminator 2) dans la vraie vie, elle entame sa carrière à six ans, aux côtés de Pee Wee — l’animateur pour enfant dont la carrière fut brisée net lorsqu’on l’arrêta en train de se masturber dans un cinéma devant Nurse Nancy. Déjantée à souhait, elle a déclaré qu’elle aimerait jouer la chanteuse Janis Joplin, « je suis en relation avec sa douleur depuis que j’ai sept ans ». En attendant, elle fait plutôt dans la gaudriole type American PieChloe Sevigny interprète elle le rôle de la petite amie de Michael. Égérie du cinéma underground, elle a débuté très tôt dans le controversé Kids de Larry Clark et aujourd’hui est la seule comédienne du casting à tourner régulièrement. Enfin, au côté de ces ados de 100 ans d’âge mental, on trouve l’ange noir de l’Amérique, Marilyn Manson dans le rôle d’un travesti (les rumeurs disent que Macaulay lui aurait appris à fumer sur le tournage). On imagine donc l’ambiance sur le plateau… légère et candide !

La morale ? Pas de morale

À l’instar de Drew Barrymore, tous ces enfants stars, laissés pour morts par Hollywood, trouvent en tout cas une seconde vie à travers ce film. Malsain et provocant, Party Monster l’est. Mais pas seulement à cause de la drogue, des partouzes et du meurtre, il interpelle le spectateur car il le renvoie au désir absolu d’une vie faite de strass et paillettes. Symbole d’une certaine génération ? Peut-être vous, peut-être lui à côté, certainement elle dans la télé… Mais jusqu’où pourriez-vous aller pour ce rêve ?

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