Un bon polar pour l’été ? Demandez Frantz Delplanque !

un article pour Voir | publié le 16 juillet 2016

En recherche d’un bon polar pour la plage ? Vous allez adorer « Du son sur les murs » de Frantz Delplanque, l’histoire de Jon Ayaramandi qui a bien mérité de prendre sa retraite de tueur professionnel sauf que évidemment… Comme l’auteur est bon vivant, on a parlé avec lui vin et littérature.

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Est-ce que vin rime avec littérature ?

Depuis Montpellier où je vous écris, difficile de ne pas penser à Rabelais et à sa « dive bouteille »… Même si on n’a pas le génie du créateur de Gargantua et de Pantagruel, quand on tente néanmoins d’écrire comique, excessif, déjanté… à quels saints pensez-vous qu’on puisse se vouer ? Aux imbuvables Pierre, Jean, Matthieu, Paul ? Ou aux Saints qui se débouchent, se hument et se boivent à petites lampées ? Saint-Joseph, Saint-Emilion, Saint-Estèphe… priez pour nous pauvres auteurs ! Ceci étant, j’ai essayé d’écrire bourré, ça n’est pas très convaincant. Sauf quand je me relis bourré. Eh ! mais c’est une idée ça : écrire bourré pour des lecteurs bourrés… On pourrait même écrire sur des étiquettes : une page/une bouteille. Comme ça on saurait à quoi s’en tenir quand un lecteur vous dirait, j’ai terminé votre bouquin, vous m’en remettez dix caisses ?

Si vous deviez écrire un polar dans le monde du vin, quel serait votre point de départ ?

« Bizarrement, Roncevaux n’avait rien senti quand Bracos lui avait enfoncé le tire-bouchon dans le crâne, lentement, en tournant bien délicatement, comme quand on craint de faire plonger le bouchon au fond de la bouteille. Et maintenant, il ressentait une démangeaison dans le cerveau, du côté de l’hippocampe. Le molosse le lâcha et il put se relever. Sa mémoire immédiate étant désormais défectueuse, il interrogea son tortionnaire :

– Vous n’avez rien pour l’ouvrir ?

Bracos ouvrit de grands yeux incrédules et ne sut quoi répondre.

– C’est quand-même un comble de se trouver dans une cave de cette qualité sans avoir de quoi ouvrir une putain de bouteille !« 

Votre scène préférée d’ivresse dans un livre ou dans un film ?

Sans hésiter le début de L’ampleur de la tragédie de Quim Monzo. Le personnage principal est un musicien de revue (un trompettiste si mes souvenirs sont bons) qui partage un dîner très arrosé avec la vedette dans un restaurant. Je me souviens que le personnage a de « petits renvois de bile » tout-à-fait exquis. Il n’en séduit pas moins sa partenaire. La suite est terrible : après une panne sexuelle merveilleusement contée, le voici affublé d’une érection permanente et définitive. D’où « l’ampleur de la tragédie »… Et vous savez quoi ? C’est un des romans les plus brillants que j’aie jamais lus. Quim Monzo serait d’ailleurs, selon moi, le plus grand écrivain catalan, si la place n’était pas déjà prise par Juan Marsé. Qui d’ailleurs n’a pas été avare de scènes d’ivresse. Tiens, tiens… les Catalans seraient-ils portés sur la boisson ?

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