L’invité: Antoine Laurent et ses amis, les ovnis du rap

un article pour Voir | publié le 4 juin 2018

Honneur aux femmes, Antoine Laurent a interviewé Felina, la première hip-hop Honey – les bombes qui se déhanchent lascivement dans les clips des rappers. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ancienne prof de math sait bien compter:  elle a mené sa barque de main de maître. Extraits.

Aujourd’hui, qu’est-ce qu’une nuit de travail pour Félina ?

Une nuit de travail n’est jamais la même. Hier soir, j’ai dansé pour deux « privés », deux organisateurs de soirées pour lesquels je travaillais auparavant. Lorsqu’ils ont su que j’étais de passage à Paris, ils m’ont dit qu’ils avaient une soirée pour moi et m’ont invitée à danser. J’y suis allée et j’ai fait la pouffe sur un podium. Je devais représenter une statue. Cela m’allait très bien, parce que je te le dis franchement, je n’aime pas danser. Cela se sent lorsque l’on regarde mes vidéos. Je ne suis pas la fille sportive qui aime bouger son boule. Être une statue plantureuse, cela me plaisait bien. J’ai donc fait deux soirées comme ça, dans des appartements. Aujourd’hui, j’exerce rarement dans des discothèques, parce que les shows que je fais, malheureusement ou heureusement, choquent un peu. Je suis une strip- teaseuse, mais je suis un peu hardcore, quand même. Les autres filles me l’ont beaucoup reproché, mais je m’en fous. À chacune son style : si leur point fort c’est de danser, moi c’est d’agir, de jouer. D’aller un peu loin. Ce n’est pas du porno non plus, hein — c’est de l’érotique hard. J’utilise la banane, le lait, la crème… La tête du mec peut se retrouver à quelques centimètres de mon minou — n’ayons pas peur des mots —, il a le droit de me toucher si je l’y autorise : j’assume tout ce que je fais. C’est assez violent visuellement, et c’est pour cela que j’ai arrêté les discothèques. Ça dégénérait toujours.

felina

Tu dirais que Félina existe depuis combien de temps ?

Depuis très longtemps. J’ai été enseignante en mathématiques de 24 à 30 ans. Au départ, j’étais assistante d’un professeur d’université, à Paris. Je ne m’occupais que des travaux dirigés. Après, j’ai trouvé un poste dans une école privée. À 29 ans, je me suis séparée du père de ma fille. J’ai dû trouver une source de revenus complémentaire. J’ai essayé d’être hôtesse dans des restaurants, mais ce n’était pas mon truc. C’était trop passif, il fallait subir, et je n’avais pas envie de ça. J’avais envie d’être jolie, de contrôler et d’avoir le dernier mot. Je me suis donc mise à danser : j’étais professeure de mathématiques la journée et gogo-danseuse la nuit. Je me maquillais énormément pour éviter que des élèves ou des collègues de boulot me reconnaissent. J’ai eu une petite double vie pendant un an et demi.

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