Soleil et rumba avec Gilles Peterson

un article pour Entendre, Voir | publié le 3 février 2016

Le dernier chapitre de la relation qui unit depuis longtemps Gilles Peterson et la musique de Cuba le voit explorer les racines de la rumba à traver un projet en trois parties : un documentaire, une collection de remixes et un pack de samples.

Décortiquer les trois styles principaux de la rumba – guaganco, yambu et columbia – est la partie centrale de ce projet : Peterson a travaillé avec les rumberos les plus estimés de l’île pour enregistrer des versions fiables de chacun des trois rythmes et en comprendre les différentes significations et origines. Ces rythmes sont le point de départs des trois ramifications de ce projet, dont un long-métrage.

Ce documentaire réalisé par Charlie Inman se nomme Havana Club Rumba Sessions : La Clave, voit Gilles Peterson interviewer les figures-clés de la scène musicale cubaine, donnant un aperçu de l’importance de la rumba dans un pays où une vision passéiste cohabite depuis longtemps avec l’innovation.

Le film retrace les grandes lignes du mouvement, issu des percussions spirituelles des esclaves, jusqu’aux danseurs et aux musiciens qui préservent ces traditions grâce aux jeunes générations qui n’en gardent que les éléments les plus palpitants.

L’histoire de la rumba, solidement attachée à celle de la traite des esclaves, entremêle de manière unique les musique d’Afrique de l’Ouest et ibères. Ses racines sont à chercher au Congo, au Nigeria, au Bénin et au Cameroun, ainsi que dans des institutions religieuses africaines différentes telles que Ifa, Ekpe et Nkisi, qui ont été rétablies à Cuba sous les noms de Lukumi (Santeria), Palo, Abakua ou Arara. Le film montre comment les réalités sociales et religieuses instituées par la diaspora africaine sont connectées avec les rythmes fondateurs de la musique club contemporaine. Passionnant !

> Pour se donner un avant-goût musical du voyage, voici 5 titres de la compilation à écouter sur ce lien :