Art et Féminisme: quand le corps devient un champ de bataille

En ces temps bizarres où le port d’un short peut causer des embrouilles à une fille par d’autres filles, retour sur un livre qui évoque l’art et les combats féministes. Premier (triste) constat: les luttes sont toujours sur les mêmes points.

Dans cet ouvrage de Phaidon intitulé Art et Féminisme, la conservatrice Helena Reckitt passe au crible le travail de plus de 150 artistes femmes des 50 dernières années. Hélas force est de constater: les têtes changent, mais les problématiques restent les mêmes.

De Yoko Ono à Orlan, cinquante années se sont écoulées mais les thématiques explorées par ces artistes sont finalement assez proches. L’une faisait tailler son vêtement en pièce par le public en 1964 pour montrer la violence d’un regard anonyme sur un corps nu, l’autre multiplie les opérations esthétiques depuis les 90’s pour souligner la douleur qu’il faut endurer dans son corps lorsqu’une femme veut correspondre au canon esthétique actuel.

Certaines artistes refusent l’appellation art féministe, d’autres la revendiquent mais pour toutes, mettre en scène leur corps pour le reconquérir est une obsession centrale. Un dénominateur commun qui démontre que le monde de l’art a encore besoin du féminisme et que le féminisme n’a jamais été aussi fortement, violemment et brillamment porté que par les œuvres d’art.

Art et Féminisme, Conçu par Helena Reckitt, essai de Peggy Phelan, 19,95 €, PHAIDON 2011. Www.phaidon.com