Le hip-hop underground français en documentaire

un article pour Entendre | publié le 19 août 2014

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Vous aviez assez de recul pour parler du mouvement ?

Antoine : Pour moi, il y avait assez de recul en 2011… Le sommet de cette scène était en 2000, ça fait plus de dix ans d’écart. Ces artistes arrivent à la fin des années 90 avec dans l’idée de mettre un coup de pied dans la fourmilière, et ils parviennent à changer les choses… Finalement, ils n’arrivent pas à transformer l’essai… L’idée était de raconter cette histoire, même et surtout à des gens qui n’aiment pas le rap.
Vous avez rencontré des difficultés pour contacter les artistes ou ils étaient plutôt contents qu’on parle d’eux ?

Antoine : Il y a eu des difficultés. Mais lorsque tu en chopes un, généralement il te donne le contact d’un autre… Et au final, nous avons parlé à tous les artistes que nous voulions. Ca a été compliqué : nous n’étions pas issus de cette scène, nous étions une petite prod’ indépendante… Personne ne nous attendait.

Votre documentaire est sans concessions sur l’échec de cette scène ?

Romain : L’histoire de ce mouvement, c’est le Titanic. Le bateau part, tout le monde trouve ça superbe, et 300 mètres plus tard, le bateau se prend un glaçon et il coule. C’est exactement ce qui s’est passé avec le mouvement du rap alternatif. Il y a de la tragédie. Ils sont motivés, ils sont jeunes et ils ont plein d’idée pour changer les choses et à la fin, ça coule parce qu’ils se prennent une tonne d’obstacles.

Antoine : Le plus important étant qu’aucun d’entre eux n’a accepté de faire de concession sur sa musique. Ils sont allés le plus loin possible, ils étaient des pionniers mais comme pour tous les défricheurs, la gloire leur a échappé. Leur essence est underground. Beaucoup l’acceptent, d’autres sont plus amers et ça se sent dans le doc.

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