L’interview de Juliette Katz aka Coucou les Girls

un article pour Entendre | publié le 14 mars 2022

La Youtubeuse/instagrammeuse/comédienne inclusive et incisive aka Coucou les Girls revient à son premier amour, la chanson. En changeant de registre, la Parisienne ne quitte pas pour autant des yeux son combat, la déculpabilisation. Son premier single s’intitule donc « j’ai peur » et évoque toutes les appréhensions qui bloquent les femmes, et elle en premier, au moment de passer à l’action.

C’est votre deuxième expérience dans la musique : la première, même si vous aviez eu du succès, s’est arrêté net il y a 10 ans. Vous ne vouliez plus chanter. Qu’est-ce qui vous a poussé à recommencer ?

J’étais très jeune quand j’ai commencé, à peine 20 ans… Je suis tout de suite rentrée dans un label, chez Universal. Il y avait beaucoup d’attentes autour de moi… et ce milieu m’a dégoûté. J’ai donc arrêté la musique. Et puis, j’avais aussi besoin de découvrir autre chose. Depuis plus d’un an, des amis me tannent pour refaire de la musique. Je disais à chaque fois non… jusqu’au premier confinement, où j’ai fait une vidéo avec une copine, la chanteuse Nash. Et là mon ami Cyril Taieb m’a dit : il faut vraiment que tu refasses de la musique parce qu’un truc a changé dans ta voix. Faisons des choses ensemble et on verra où ça nous mène. C’était sans pression du coup c’était très agréable.

Comment avez-vous travaillé avec lui ?

Quand on se voit, on parle de plein de choses… et lui rebondit sur des sujets qu’on aborde ensemble pour les transformer en chanson. Je n’arrêtais pas de lui dire que j’avais peur de tout, de moi… et ces peurs ne se sont pas calmées avec les années, elles se sont accentuées. Il m’a dit « il faut parler de ça ! »

C’est marrant que ces peurs se soient accentuées avec les années : le succès n’a pas comblé un peu le doute ?

Ca n’a rien à voir ! Aujourd’hui je n’ai pas peur de me lancer ou faire des projets autour de choses que je ne connais pas, comme écrire un livre ou faire un clip. Je n’ai pas l’impression de me mettre en danger… Comme si ça ne me concernait pas. Mais c’est dans le quotidien. Je flippe quand je prends mon scooter. Ou quand je dois prendre l’avion, je pense tout de suite à la mort. Le sujet m’interroge beaucoup.

Vous avez aussi une carrière de comédienne… Il y a des liens entre toutes vos activités ?

Tous mes métiers se répondent. Je me découvre en faisant ça, autrement qu’avec mes photos de nu ou dans la musique. Jouer me challenge beaucoup.

Quand on regarde tout ce que vous avez fait, il y a néanmoins un fil rouge dans tous vos projets : c’est celui de déculpabiliser les femmes.

Complètement ! En tant que femme, mais aussi parfois en tant qu’homme, on subit beaucoup d’injonctions de la part des parents, des élèves, des proches, des profs… Ce n’est pas évident d’être femme actuellement. On a besoin de liberté mais c’est difficile de se libérer de tout cela pour être audacieuse et foncer. C’est ce que j’essaie de faire : inviter les femmes, comme les hommes, à dépasser le « on m’a dit que c’était bien ou pas bien de faire ça ». Faisons les choses dont nous avons envie, et sortons du regard externe qui ne nous fait pas du bien !

 

 

 

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