l’invité de la semaine: Jean-Emmanuel Deluxe nous emmène dans les 80’s
Jean-Emmanuel Deluxe sort un livre d’entretien passionnant, les OVNIS de la pop, qui évoque un temps béni, celui des années 80 où toutes les extravagances étaient de mise. Drogue, fiesta, baston, chanteuse pour qui des gangsters se sont damnés… Prêts pour une galerie de personnages haut en couleurs ?

Comment avez-vous choisi vos personnages ?
Il m’a semblé évident de rechercher des artistes qui avaient un pied dans le « mainstream » et l’autre dans « l’underground » . Des artistes dont le parcours et la liberté de parole permettent d’éclairer le public sur les cuisines de l’industrie musicale et des médias. Ensuite j’ai proposé à l’éditeur une liste d’artistes dont l’histoire, la clairvoyance et la liberté de ton me semblaient « coller » au projet. Personnellement je suis un peu fatigué des interviews promo ou on entend en boucle sur tous les supports un discours standardisé. Je pense que le public a envie d’un peu de vérité et de réalité. Bien sur il y aussi une histoire de goût, j’aurai eu du mal a m’entretenir avec un(e) artiste dont je n’aime pas la musique et la personnalité. J’essaie d’être neutre et bienveillant, mais il y’a toujours une part de subjectivité !
Est-ce qu’il y a un personnage que vous auriez rêvé d’interviewer mais qui n’a pas voulu ?
Par le biais de Fred Jimenez un ami qui fut bassiste de Johnny Hallyday, j’ai tenté d’approcher l’interprète de « Je suis né dans la rue » mais son management était injoignable. Sinon j’aurai aimé interviewer le grand Jacno mais là c’est la faucheuse qui n’a pas voulu.
Quelle est l’anecdote qui vous a le plus marqué/étonné dans le livre/ les interviews ?
J’ai beaucoup aimé la façon dont Lio m’a confié qu’au final c’était sa vie entière à l’époque qui était une anecdote. J’ajouterai Annie Philippe et ses compagnons qui se font occire les uns après les autres. La violence lors des concerts punk raconté par Tristam et Jean-François Coen. Sans oublier la rencontre du troisième type entre Plastic Bertrand et un ovni !
Est-ce que c’était plus facile d’être un OVNI dans les années 80, là où se situe la période de gloire de vos personnages, plutôt qu’aujourd’hui ?
Dès qu’on critique son époque on risque de se faire traiter de « réac ». Pourtant je pense que l’évolution technologique ne représente pas obligatoirement un progrès. Aujourd’hui avec la multiplication des médias radio et télé il me semble qu’il est bien plus difficile pour une bonne chanson venue de nulle part de devenir un tube. Les médias sont éclatés en niches, or je pense que les grandes chansons pop dépassent les chapelles. C’est sur qu’en 80 avec quelques radios périphériques , trois chaînes de télé et des radios vraiment libres, la probabilité d’avoir un tube « ovni » était plus grande. Par ailleurs, c’est sur que le flicage de tous et de toutes sur internet force à d’avantage de prudence. On est quand même dans une période ou la moraline du « Triangle des Bermudas » – je vous laisse chercher le sens de cette expression inventée par Boris Bergman (ndlr: Boris Bergman est notamment connu pour être le parolier de Bashung) paralyse beaucoup de gens. On aurait besoin d’un peu plus d’insouciance et d’un peu moins de narcissisme.
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