Trois petits secrets sur Indochine par le journaliste Frédérick Rapilly

Le journaliste Frédérick Rapilly, auteur de biographies sur Talk Talk ou The Cure, s’est penché sur le cas d’Indochine dans un beau livre intitulé Indochine Dizzidence Rock’n’Roll. Pour Adaptation, il livre 3 trucs que vous ne soupçonniez (peut-être) pas sur le groupe.

1. Avant de s’arrêter sur le nom d’Indochine en clin d’œil assumé à l’écrivaine Marguerite Duras que lisait à l’époque Nicola Sirkis, le groupe a bien failli s’appeler Saïgon comme l’ancien nom de la ville d’Hô Chi Minh-Ville, la plus grand ville du Viêtnam actuellement. Mais d’autres noms ont été envisagés dont Les Partisans, et même le numéro d’une plaque de voiture derrière lesquels Nicola et Dominique Nicolas étaient garés au moment de leur discussion. Le choix pour nom de groupe d’Indochine, encore très connoté au début des années 80, plus de vingt ans après la défaite de l’armée française à Diên Biên Phu, leur a valu des réflexions de la part des premières maisons de disques contactées. L’une d’elles leur a même lancée : « Indochine, Indochine… Et pourquoi pas Algérie Française comme nom de groupe pendant que vous y êtes ! »

2. L’album le plus vendu d’Indochine, Paradize, a séduit plus d’1,5 millions de personnes au début des années 2000. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il a été conçu par Oli de Sat et Nicola Sirkis après qu’ils aient assisté à un concert dantesque de Marilyn Manson au Zénith de Paris en janvier 2001. Un show dans lequel le chanteur d’Indochine repère une adolescente au ventre tatoué sur lequel figure une femme enceinte et une fermeture éclair avec un fœtus qui s’extrait de son corps. L’image est tellement forte qu’elle va se graver dans la tête de Nicola et lui donner l’inspiration pour écrire les textes des chansons d’ l’album à venir, dont Dunkerque, Electrastar… Quelques mois plus tôt, le même Nicola parti en voyage aux Philippines envisageait de mettre fin à l’aventure Indochine, persuadé que le groupe avait fait son temps.

3. La carrière du groupe culte cold-wave Trisomie 21 (auteur de La Fête Triste, The Last Song, Djakarta…) a été relancé en bonne partie par Indochine qui leur a demandé de remixer la chanson Le Grand Secret pour la (re) sortie dix ans après de l’album Paradize (Paradize + 10, classé numéro 3 des ventes en février 2012). C’est le guitariste Oli de Sat qui, grand fan de Trisomie 21, les a contacté et leur a proposé cette collaboration. Suite à cela, et à un regain de notoriété, T21 qui était alors en mode sommeil s’est relancé, sortant plusieurs albums, tournant à l’international, notamment au Brésil, au Mexique et aux Etats-Unis. Du coup, Trisomie 21 qui s’est formé en 1978 reste, avec Indochine (créé en 1981) et Marquis de Sade, renommé Marquis et lancé en 1977, l’un des groupes ayant eu la plus longue carrière du rock en France. Indochine a aussi accompagné la carrière d’une autre figure de la cold-wave française, le chanteur Lescop qui cosignait avec Nicola Les Portes du Soir sur l’album Alice & June.

* Indochine Dizzidence Rock’n’Roll paru aux éditions Rock & Folk, écrit par Frédérick Rapilly.