Qui es-tu Joana Preiss ?

un article pour Voir | publié le 14 mars 2016

Visage taillé à la serpe, dégaine de dingue et corps longiligne, Joana Preiss est une actrice, chanteuse et muse française authentiquement rock’n’roll, bien loin des myriades de it-girls sans personnalité qui pourrissent le paysage. Nous l’avions rencontré alors on en a profité pour lui poser quelques questions.

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Lorsqu’on regarde ta filmographie, on se rend compte que c’est assez pointue avec des réalisateurs plutôt arty. C’est un choix volontaire ou un hasard ?

C’est les 2. Je suis très intègre : je ne peux pas faire quelque chose auquel je n’adhère pas complètement. Du coup, il y a beaucoup de propositions que j’ai refusé. Donc, quelque part c’est un choix, même si il n’est pas forcément réfléchi.

Est-ce que ça veut dire que tu ne pourrais pas jouer dans un univers totalement éloigné du tien ou auquel tu n’adhères pas ?

Il faut qu’il y ait quelque chose qui m’interpelle ou qui me touche, dans l’écriture, dans l’histoire ou dans la personnalité du réalisateur. Plus ça va, plus je pense que je pourrais devenir plus caméléon que ce j’ai pu être. D’abord parce que c’est mon métier et parce que j’ai beaucoup évolué depuis mes débuts. J’ai envie de rencontrer des gens différents, avec des univers peut-être moins proches du mien. Je ne veux pas me cantonner à quelque chose : j’ai toujours été plutôt dans l’évolution permanente !

Tu es également musicienne. D’ailleurs, tu es même chanteuse lyrique au départ ?

Je suis arrivée à Paris pour faire du chant classique… et puis j’ai rencontré très vite un metteur en scène de théâtre qui m’a fait jouer. Du coup, j’ai continué à prendre des cours, m’enrichir musicalement, tout en apprenant cet autre métier d’actrice, directement sur la scène. En musique, j’ai très vite été attiréé par la musique contemporaine, John Cage ou Morton Feldman, l’école américaine des 50’s… et après, j’ai dévié vers la musique expérimentale.

Lorsque tu étais petite, tu t’imaginais cette carrière ?

Non, je voulais être danseuse… ou bergère ! J’ai toujours secrètement été attiré par ce métier mais je ne voulais pas me l’avouer. J’étais dans le sud à Marseille, ma famille n’était pas du tout dans le cinéma ou dans l’art – à part mon grand-père qui avait fait les beaux-arts. C’était une famille de pasteurs missionnaires qui avaient beaucoup voyagé et qui étaient un peu déracinés en France. Donc ce n’était pas vraiment pas une évidence faire « actrice de cinéma ».

Je te vois comme la Chloé Sevigny française, sorte d’égérie du milieu underground artistique et de la mode. Est-ce que tu te reconnais dans cette définition ?

J’aime beaucoup Chloé Sevigny mais je trouve ça très réducteur pour moi. Avant d’être « égérie » ou de faire de la mode, j’ai fait 10 ans de théâtre public. Alors la mode n’est vraiment qu’une partie de moi. Icône, pourquoi pas ?… Mais moi, je veux d’abord dire que je suis actrice. J’ai commencé par la musique et le théâtre. Et puis entre temps, j’ai fait des photos avec Nan Goldin, puis j’ai commencé à défiler pour Nicolas Guesquières, puis Terry Richardson m’a beaucoup shooté pour le Vogue… Tout a démarré dans la mode. Mais moi, je trouvais que c’était une expérience aussi intéressante.

Est-ce que tu as une ville préférée ?

Impossible de te répondre… j’ai beaucoup voyagé et j’adore tellement d’endroits : New York, Los Angeles, Londres, Berlin ou le Brésil… Je pourrais vivre dans beaucoup d’endroits, même si je suis  restée à Paris !

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