L’invité: Koudlam, musique pour une fin du monde satisfaisante

un article pour Entendre | publié le 28 décembre 2022

Artiste pluridisciplinaire (vidéo graffiti, peinture, écriture) Koudlam a déjà travaillé avec Jaques Audiard pour son film « Un prophète » en 2009 via son tube «  See You All », mais aussi avec Gaspard Noé dans «  Love » en 2015, ou «  En moi » de Laetitia Casta. Son album « Goodbye » de 2017 était peuplé d’hymnes plus pop comme «  See You All » ou «  Tonight » qui l’ont révélés à un plus grand public. 2023… Koudlam est sorti de sa retraite musicale pour nous emmener dans un voyage musical surréaliste et légèrement mélancolique, sublime pour commencer l’année. Interview.

 

On vous a beaucoup dit que vous faisiez de la musique pour la fin du monde: c’est quelque chose que vous comprenez et que vous appréciez ? Ou au contraire qui vous étonne ? 

Dans la mesure où je suis sensible et certainement inspiré par l’esthétique de la ruine et de la désintégration, cela ne m’étonne pas, mais c’est la vie qui est ainsi. Il y a une fin à toute chose et aussi un retour éternel. Mais quand je compose je n’y pense pas. 

En tout cas, c’est une idée avec laquelle vous aimez jouer comme le montre le titre de votre album: PRECIPICE FANTASY…. 

J’ai toujours aimé le mot précipice et aussi fantasme que cela soit en anglais ou en français, il fallait bien qu’un jour ils soient réunis. Chez ceux qui cherchent les sommets, ou la sortie d’un détroit, il y a toujours au fond le désir du précipice, de la chute, avant le retour à la normale, qui est la seule fin glorieuse à leurs yeux. Regardez Magellan, ce ne sont pas les philippins qui le tuent, c’est lui qui choisit sa fin.

 

J’ai l’impression que dans cet album, vous utilisez moins la répétition des mots ou le fait de scander des mots et que vous essayez plus d’aller vers une structure plus pop ? 

J’ai toujours été dans les 2 directions, litanies techno/ ballades pop. Dans cet album je pense qu’il y a toujours les 2 mais qu’il y a effectivement 1 ou 2 morceaux vraiment structurés de manière classique. C’est toujours un challenge que j’adore, arriver à faire des morceaux normaux.

Est-ce que c’est parce que vous vous assumez de plus en plus de chanter (c’est souvent compliqué pour des artistes qui viennent des musiques électroniques ) ? 

Mmm… honnêtement je n’ai jamais eu de problème pour assumer mon chant, et avant de faire de la musique électronique je chantais dans des groupes de rock. Je suis amoureux de ma voix, je la trouve incroyable. 

J’ai lu qu’enfant, vous avez beaucoup voyagé: qu’est-ce qu’il est resté de ces pérégrinations dans votre musique ? 

Je ne sais pas  

Si les collapsologues devaient avoir raison et que notre civilisation devait s’écrouler (avec du Koudlam en bande-son donc 🙂 : que feriez vous en premier / dernier ? 

J’irais vite acheter du barbelé, je ferais une tranchée profonde autour de ma maison, et je commencerais a prendre du lsd en grandes quantités pour que le cauchemar devienne vraiment génial. 

Qu’est-ce que l’adaptation pour vous ? 

C’est ma réponse à la question d’avant

Koudlam, Precipice Fantasy

Label Pan European Recording

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