l’invité de la semaine: l’auteur de polars, Frédérick Rapilly

un article pour Voir | publié le 28 janvier 2019

Les lecteurs de thrillers connaissent déjà son nom: l’auteur de polars Frédérick Rapilly revient avec un page-turner dans l’univers des escorts-girls, Dragon Noir. Interview.

Pour « Dragon Noir », tu es sorti de l’univers plutôt musique de tes 
premiers romans pour plonger dans celui des escorts girls. Pourquoi ?

Je me suis à écrire des romans parce qu’il m’arrivait autrefois de m’ennuyer en lisant certains. Et pour être libre. Une fois qu’étaient bouclés Le Chant des Âmes et sa suite, Le Chant du Diable, sur des tueurs en série avec un grand reporter au centre de l’action avec une photo-reporter, je voulais relever un nouveau défi, me mettre en danger. Pas physiquement.. Quoique. D’où l’idée d’avoir une héroïne comme personnage principal, exerçant un « métier » (le plus vieux du monde, paraît-il) que je ne connaissais pas. L’univers des escort-girls en fascine beaucoup. Il est source de pas mal de fantasmes aussi (et pas que sexuels !). Je voulais créer des fausses pistes, en pouvant laisser croire qu’il s’agissait d’un bouquin de cul, avec des scènes un peu olé-olé.

Pourquoi as tu choisi d’imaginer une héroïne ?

Je voulais savoir, ou du moins essayer de savoir ce qu’une femme pouvait avoir dans la tête. Et puis dans les codes du polar et du thriller, la femme est souvent censée être la victime. C’était amusant de jouer avec cette idée, et de pouvoir troubler le lecteur, et la lectrice. De renverser la situation.

Ce n’est pas trop difficile d’écrire au féminin en tant qu’homme ?

Je ne sais pas si j’ai réussi. Je n’ai pas eu de retour négatif de ce côté sur le personnage de Marina par mes lectrices, sauf au niveau des relectures. La personne en charge des corrections, une femme, m’a fait remarquée avec un peu d’humour une séquence super sexiste que j’avais écrit sans m’en rendre compte bien sûr. Ou alors de façon inconsciente. Elle m’avait indiqué dans la marge un truc genre : « T’es sûr que Marina, ton héroïne, laisserait un mec lui faire ça ? » J’ai corrigé bien sûr. Après, il y a sûrement des choses que j’aurai pu améliorer. On m’a fait remarqué par exemple que Marina était jolie. Très jolie. Mais je vois mal comment elle aurait pu être moche et peser 200 kilos tout en exerçant une activité d’escorting. L’autre truc, c’est que j’oubliais évidemment une fois sur deux d’accorder ses actions au féminin.

Ton héroïne, c’est un peu Jason Bourne au féminin: elle a perdu la 
mémoire, elle est sexy et elle est surdouée. L’inspiration est assumée ?

Jason Bourne est sexy ? Bien sûr que c’est assumé. En fait, le personnage qui perd la mémoire, c’est aussi dans XIII, la BD. Et dans Total Recall ou Amnesia au cinéma. Dans ma tête, c’est vrai que j’avais le premier film avec Matt Damon, La Mémoire dans La Peau de Doug Liman sorti en 2002. On sentait bien, bien plus que dans les romans de Robert Ludlum (du moins, je trouve), l’ébahissement du personnage principal qui ne comprend pas pourquoi tout le monde lui tombe dessus, et passe tout le début du film à juste réagir. Je voulais donner une sensation équivalente dans Dragon Noir à mes lecteurs. Et que, peu à peu, se dévoile par couches successives les différentes identités de Marina jusqu’aux révélations finales.

Certains scènes sont très réalistes: peux tu nous dire qui tu as 
rencontré pour écrire le livre ?

Un prof de tennis obèse qui m’a inspiré un chef mafieux sans pitié, des jeunes femmes qui étaient des escort-girls mais qui n’en avaient pas l’air, des flics en fonction, un médecin légiste qui est aussi romancier, un ancien policier (Olivier Norek) devenu auteur, des pompiers, des agents plus ou moins secrets, des truands polonais et russes couverts de drôles de tatouages, un ancien capitaine de la marine marchande, un navigateur ayant traversé plusieurs fois l’Atlantique, un prof de yoga nymphomane, et une jolie serveuse dans une crêperie bretonne qui a accepté de se faire prendre en photo. Je suis revenu lui offrir Dragon Noir avec une dédicace. Voilà pour une partie de l’inventaire à la Prévert, et j’en oublie forcément. Mais tout est vrai.

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As tu des dédicaces à venir ?

Oui, je suis à la librairie Les Cyclades à Saint-Cloud le samedi 2 février à 15h30. Ensuite, je serai au salon de Paris mais je ne connais pas la date ni l’heure (Livre Paris, du 15 au 18 mars). Je dois retourner en dédicace à Vannes et à Lorient dans le Morbihan en Bretagne. Il est prévu que je signe aussi à Etonnants Voyageurs à Saint-Malo (du 8 au 18 juin), peut-être au salon du livre à Vannes (Livr’à Vannes, du 14 au 16 juin), et si la librairie La Griffe Noire organise de nouveau le salon Saint-Maur en poche et m’invite, je réponds présent.

 

 

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