l’invité de la semaine: le producteur hip-hop, Guts

un article pour Entendre | publié le 6 octobre 2014

Notre invité de la semaine ? Guts, old-timer français de la production hip-hop, qui délivre ces jours son cinquième album solo. L’occasion de parler de culture street old school… mais pas que !

 

Booklet_Guts

Guts vu par @Mambo

 

Cet homme refuse de montrer son visage et pourtant les connaisseurs savent que ce producteur est (notamment) derrière le son d’Alliance Ethnik, Big Red ou Svinkels. Diggeur passionné, Guts n’a jamais cessé d’officier depuis son home-studio d’Ibiza et outre ses prods pour les autres, il a livré pas moins de trois albums solo Le Bienheureux, Freedom et Paradise For All. Pour son quatrième effort, Guts a voulu travaillé « à l’ancienne ». Pas de rencontre et d’échanges fichiers via les ordinateurs ! Il a traversé  l’Atlantique, MPC sous le bras pour proposer à des rappers, jazzmen, soulmen, et soul Divas de « poser » en direct sur son disque. Le résultat est brillant, replaçant le hip-hop dans une perspective soulful , tout en abaissant le tempo pour retrouver un sens du groove oublié, le fameux « boom-bap » de Krs One. Définitivement authentique ! Guts est notre invité de la semaine et partage avec nous ses passions.

Une playlist pour le week-end !

Je suis un old-timer donc je ne peux que conseiller ces trois albums qui m’ont influencé et nourri toute ma vie : The Score des Fugees, Mecca and the soulbrother, le premier album de Pete Rock et C.L. Smooth et le premier album de Arrested Development, 3 Years, 5 Months & 2 Days in the Life of…

https://www.youtube.com/watch?v=oB9T-bXlMXI

Ces trois albums ont en commun l’âme, la diversité des influences, la richesse des samples et une musique très colorée. Par musique « colorée », j’entends pleine de lumière, brillante, diverse selon les morceaux. Pour moi, la musique est comme une couleur et mon travail est de les associer ensemble. Par exemple, le jaune va être un sample de flute et le rouge, un certain piano.

En nouveauté, la scène anglaise actuelle me régale  … en particulier Jungle sur XL Recording. Ils ont une fraicheur absolue, une manière inédite de mixer la musique et les voix. Je suis toujours admiratif de ce que je ne suis pas capable de faire.

A propos de Hip-Hop after all

De 2007 à 2012, je me suis épanouie avec ses 3 albums solitaires… Mais parallèlement j’ai cultivé une frustration de ne pas partager la musique. Du coup, j’ai laissé monter l’envie pour finalement aller voir les gens et leur proposer de travailler avec moi. Je ne voulais pas d’échanges de fichiers. L’idée, c’était de faire comme je faisais dans les années 90’s. J’ai bien préparé le voyage à l’avance, en calant tous les artistes que je voulais et les sessions d’enregistrement. Lorsque tu bosses avec les américains, il n’est pas question de copinage : ils doivent y voir un intérêt financier et artistique. Lorsque je suis arrivée à New York et Los Angeles, nous savions tous déjà où nous allions musicalement. Et je suis très content du résultat : il y a eu de la magie dans certaines sessions d’enregistrement !

coverGUTS

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