l’invitée de la semaine: Salomé Stevenin, héroïne du film Lili Rose

un article pour Voir | publié le 13 octobre 2014

 

saloméstevenin

Salomé Stévenin dans Lili Rose, Copyright : © Zelig Films Distribution

Mon combat le plus important, la protection des dauphins

Je suis particulièrement sensible aux massacres des dauphins qui a lieu dans la baie de Taiji au Japon, ainsi que dans les îles Féroé au Danemark chaque année: c’est d’ailleurs le sujet d’un documentaire que je suis en train d’écrire. Je suis la première à m’émerveiller des dauphins mais maintenant que j’ai pris conscience que pour les voir dans un parc animalier, il fallait les capturer et les massacrer, je ne peux plus le supporter. Je trouve les parcs animaliers barbares !

dauphins-faroe_islands

Dauphins tués pendant la chasse aux iles Faroe

Il faut comprendre qu’un dauphin capturé, c’est un dauphin coupé de sa famille, mis en captivité. On le dresse par la faim. Il est mis sous prozac pour le calmer. Avec un tel traitement, beaucoup se suicident en se tapant le rostre contre le bord des bassins. Ils n’arrivent plus à se reproduire. Ce sont des êtres qui ont besoin de leur clan social alors quand ils se retrouvent tout seul dans une bassine, ils deviennent fous. Comme il sourit et qu’il n’est jamais agressif, les gens ne se rendent pas compte de son malheur.

Mais les parcs animaliers entretiennent les captures car ils se font un fric fou. Un dauphin va coûter 150000 dollars au parc marin qui l’a acheté, mais derrière sa rentabilité est énorme: 150 dollars, la rencontre avec le dauphin, 50 dollars le DVD de la rencontre etc…

Je ne jette pas la pierre au public. J’ai été la première à faire ce genre « d’attraction ». Il y a 4 ans, après le tournage de « cigarettes et bas-nylon », je suis partie aux Bahamas. J’ai fait ma touriste de base, payé pour faire un câlin un dauphin et j’en étais très contente… Mais alors que je repartais du centre, un dauphin m’a fixé dans les yeux et ça m’a bouleversé. En une seconde, il y a eu une connexion et j’ai reçu sa détresse comme un message. J’ai compris qu’il ne devait pas être là.

J’ai commencé à m’intéresser au sujet. J’ai vu The Cove produit par Luc Besson, un documentaire où on suit Rick O’Barry, l’homme qui entrainait les dauphins dans Flipper le Dauphin… Il y explique combien il regrette d’avoir fait cette série car elle a donné du grain à moudre au parc animalier. Sa prise de conscience, c’est lorsque l’un des dauphins qui jouait Flipper est venu dans ses bras, l’a regardé puis s’est suicidé en se laissant couler au fond de l’eau. Le lendemain, il est allé défaire des filets pour libérer les dauphins qu’il entrainait et a fondé le Dolphin Project pour que cesse leur captivité.

 

Pages : 1 2

0 Réactions

Réagissez

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. La rédaction se réserve le droit de supprimer les commentaires injurieux ou non adaptés.