L’invité de la semaine : MHD, le roi de l’afrotrap

un article pour Entendre | publié le 24 avril 2016

Du haut de ses 21 ans, MHD vient d’inventer un nouveau genre musical, l’afrotrap, compte l’équipe du PSG dans ses supporters et s’est payé le luxe de dire non à Maitre Grims.

mhd

Qui es-tu jeune homme ?

Je m’appelle Mohamed. J’ai 21 ans. Mon nom d’artiste, c’est MHD. Je l’ai trouvé avec des amis. Je me cherchais un surnom et on a abouti là-dessus. La première lettre de mon nom, M, la lettre du milieu et D, parce que c’est le dernier. On s’est pas cassé la tête… Mohamed, c’est trop banal. Ca fait deux ans que je rappe, 5 mois que je suis vraiment dans le milieu. Tout a commencé avec ma première vidéo lancée sur youtube, Afrotrap.

 Elle a connu un succès dingue d’ailleurs…

Le succès, je m’y attendais pas du tout. J’étais en vacances à Montpellier. On était dans la chambre d’hôtel et je me suis pris en selfie à faire en freestyle. Je l’ai posté… et quand on est revenu, je me connecte. Je vois les partages et le nombre de vue… Hallucinant. J’ai anticipé et lorsque je suis rentré sur Paris, je suis allé direct l’enregistrer et je l’ai mis sur youtube. Ca a cartonné… Dans la foulée, j’ai fait une deuxième vidéo selfie avec un petit freestyle comme j’avais l’habitude. Nouveau carton… Et ensuite je suis parti au studio enregistrer d’autres parties.

 Comment l’idée de ce son est venue ?

L’idée de l’afrotrap est venue naturellement car je consomme beaucoup de musique afro, surtout de la tendance azonto… bien plus que de rap français. L’ AZONTO, ça vient du Ghana et c’est en train de se propager partout. Ses représentants, ce sont des gars comme Wizkid, P-Square, Davido… Ils sont du Ghana et du Nigeria… Ca marche très bien aux Etats-Unis. A la base, je faisais du trap, un peu comme tout le monde. Mon style, c’est d’avoir associé les deux. J’ai tout simplement fusionné ensemble les deux genres que je savais faire.

Tes autres influences ?

J’écoute du rap français, très peu du rap américain. Les gens m’ont trop soulé avec ça… Il y a que ça et c’est souvent la même chose. Moi je préfère écouter mes sons afros qui changent. Ca m’ambiance et ça me donne envie de bouger, contrairement au rap US. On dirait que les gens sont hypnotisés par les Etats-Unis… Les rappers américains étaient forts avant. Plus maintenant.

Ce qui est aussi marrant, c’est l’idée d’associer la musique avec un mouvement de danse ?

C’est venu tout seul… Champion’s League, je l’ai écrit un lundi parce que la veille, c’était un match de ligue des champions. J’ai appelé tous les petits du quartier avec des maillots de foot et hop, on a fait le clip. Pendant qu’on tournait, on a trouvé un gimmick, une petite gestuelle. Le principe pour la trouver, on met la musique et dès qu’il y en a un qui fait un pas qui plait à tout monde… hop, on fait tous la même chose. La gestuelle dans un clip, les pas de danse, c’est important. Parce que pour les gens, c’est plus dur de retenir des paroles que des pas de danse. Si ils reprennent le pas de danse, ils vont reprendre la gimmick avec… Et c’est là où ils vont mémoriser le son. Dans mes sons, il y a toujours une gimmick fort.

Ce n’est pas non plus un album de danse…

Il y a aussi des sons plus réfléchis, plus conscients dans l’album. Pas besoin de faire des pas de danse ou des gimmicks pour eux. J’ai écrit sur des thèmes plus sérieux, notamment un fait divers qui s’est déroulé à Paris…

Tu appartiens à un collectif ?

Je suis toujours dans le collectif 19. On se retrouve de temps en temps pour des morceaux mais sinon chacun a son projet personnel.

 Les footballers se sont emparés du titre Champion’s League. Tu sais comment ça leur est arrivé dans les oreilles ?

Aucune idée… Mais c’est vrai que beaucoup de footeux l’ont repris. Dans le championnant néerlandais,  le championnant espagnol, français et allemand. Dès qu’ils marquent un but, ils font mon mouvement, une petite moula… Les gens m’envoient les vidéos de ça. Forcément ça fait hyper plaisir !

 Les footballeurs ont été tes meilleurs attachés de presse au final ?

C’est la meilleure équipe, c’est sûr ! (rires)

Parmi toutes les reprises qui ont été faites de ton morceau par les équipes, laquelle préfères-tu ?

Celle du Paris Saint Germain dans les vestiaires. Je suis allé aussi voir un match au Parc des Princes et lorsque  Rabiot, le milieu de terrain du Paris Saint Germain a marqué, je l’ai vu partir au poteau Corner et faire ma petite danse… Le voir en direct, ça m’a fait vraiment plaisir.

C’est vrai que Maitre Grims te voulait sur son label et que tu as dit non ?

(gêné) C’est pas que j’ai dit non… Mais mon choix dans ma tête était déjà fait. Il m’a appelé, on s’est rencontré… Il a pris le temps de discuter avec moi et de me filer quelques conseils. Il n’y a pas eu de refus. Je lui ai dit que j’avais déjà fait mes choix. J’avais fait un schéma avec mon manager.

Tu crois que l’avenir du hip-hop est de retrouver son côté festif ?

Dans le rap français, il faut de tout. Il manquait ce côté « ambiançement »… Dans le rap français, il n’y a rien à changer. Chacun sa catégorie. Le public a besoin de se détendre. Il peut passer d’un son conscient à un son plus ambiançant d’un coup… Sur mon album, tu passes du côté sombre à la lumière directement…

MHD disponible

 

 

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